Québec interdit l’exportation massive de l’eau potable

Norman DELISLE
Presse Canadienne
Québec


Une loi québécoise interdira les exportations massives d'eau.

«Cette loi empêchera les transferts massifs d'eau vers l'extérieur du Québec, notamment par des canaux de dérivation ou par transport en vrac», a expliqué mardi le ministre québécois de l'Environnement, André Boisclair. Seule la vente d'eau embouteillée en contenants de moins de 20 litres demeurera autorisée.

M. Boisclair vient de déposer un projet de loi à cet égard à l'Assemblée nationale. Le ministre de l'Environnement a signalé que les dispositions de l'Accord de libre échange nord-américain (ALENA) interdisent actuellement le transport d'eau par citerne. Mais le terme «citerne» n'est pas défini dans l'Accord, de sorte qu'il pourrait être interprété de diverses façons.

C'est pourquoi le Québec se sent obligé de définir une politique précise en cette matière.

M. Boisclair a aussi indiqué que le Québec approuve l'interdiction de prélever d'importantes quantité d'eau dans les Grands Lacs. Cette décision a été prise l'an dernier par la Commission mixte internationale. Le Québec participe comme observateur aux délibérations de cet organisme qui regroupe les gouvernements canadien et américain.

Une réduction de la quantité d'eau dans les Grands Lacs aurait des conséquences désastreuses pour le fleuve Saint-Laurent, a expliqué M. Boisclair.

Un niveau d'eau trop bas dans le Saint-Laurent compromettrait la navigation fluviale, nuirait à l'alimentation en eau potable des municipalités qui y puisent leur eau et mettrait en danger plusieurs espèces fauniques et florales que l'on retrouve dans le lac Saint-Pierre. Ce lac, formé par un élargissement du Saint-Laurent à l'ouest de Trois-Rivières, est une réserve mondiale de la biosphère reconnue par les Nations unies.

M. Boisclair a expliqué que l'interdiction des exportations d'eau rejoint le voeu des Québécois qui se sont exprimés dans le cadre d'une consultation du Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

«Les grands projets d'exportation d'eau présentés à la population y ont soulevé inquiétude et controverse. Les raisons qu'ils ont invoquées sont la perte de contrôle possible du transport de l'eau et les incertitudes liées à la connaissance de cette ressource, aux changements climatiques et sur le plan environnemental», a dit le ministre Boisclair.

Quant aux ventes d'eau en bouteille, leur proportion demeure trop petite pour les réglementer, même si ces ventes ont atteint 74 millions de litres en 1994.

Enfin, M. Boisclair a dit réfléchir actuellement sur le problème de la propriété des eaux souterraines. Il a tendance à considérer que les eaux souterraines «sont du domaine public», ce qui implique que n'importe qui ne pourrait en disposer à son gré.

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