L'eau d'Amos bientôt sur les tablettes des marchés d'alimentation

Camille Beaulieu
Presse Canadienne
Rouyn-Noranda

Sous la marque Esker, l'eau d'Amos, la meilleure du monde à ce qu'on dit, envahira sous peu les marchés d'alimentation, les bars et restaurants d'Amérique d'abord, puis du monde entier.

«Ça a commencé à rouler!», confirmait hier le porte-parole de l'entreprise, Carole Foster. La nouvelle société entend exporter 67 pour cent de sa production aux Etats-Unis, 21 pour cent en Asie et 12 pour cent restera au Canada. Détenue à 60 pour cent par Parmalat et à 40 pour cent par Eaux Vives Harricana, l'usine d'embouteillage, qui a commandé un investissement de 51,4 millions $, est maintenant en rodage pour les petits formats (330 et 500 millilitres), les formats d'un litre et d'un litre et demi suivront d'ici quelques semaines. En vitesse de croisière, l'usine produira 50 000 bouteilles à l'heure et emploiera 140 travailleurs. À une plus petite échelle mais puisant à la même source, Périgny, une petite entreprise d'Amos, a tenté pendant une dizaine d'années de percer ce marché encombré des eaux embouteillées au Québec, pour abandonner le projet il y a deux ans. Parmalat et Eaux Vives Harricana relèvent à leur tour le défi, forts du réseau de distribution du principal actionnaire italien, qui possède 25 filiales et 162 usines dans 27 pays. D'autant que, argument de vente non négligeable, cette eau de la St-Matthieu, s'est vue décerner l'an dernier la médaille d'or du [Berkeley Spring International Water Tasting Award Given], le plus important concours du genre au monde. Cette eau provient d'un esker de 70 kilomètres; un esker est une longue crète sinueuse, aux rebords escarpés, qui a été formé à l'ère glaciaire. L'esker de la St-Mattieu se compose d'un agrégat de petites pierres vestiges des glaciers, qui filtrent les eaux souterraines. Une fois filtrée, cette eau ressort avec moins de 100 parties par millions de sels minéraux et un degré d'acidité (le PH) de 7,1, ce qui est considéré comme exceptionnel puisque le PH de l'eau pure et de 7,0. Amos et St-Matthieu, petites municipalités au sud d'Amos où l'usine est implantée, voient donc confirmer leurs prétentions d'avoir la meilleure eau au monde. Consécration ironique si on considère que les 730 habitants de St-Matthieu rêvent en vain depuis plusieurs années d'une subvention de 1,5 million $ pour construire un réseau d'aqueduc: [C'est bizarre de constater que l'eau de St-Matthieu est distribuée partout au monde sauf dans nos maisons], ironise la mairesse, Claire Gagnon. Cette ressource néanmoins est prise très au sérieux. La toute première résolution en 2002 du conseil municipal a décrété St-Matthieu: [Village de l'Or bleu]. La municipalité s'est aussi dotée d'un centre d'interprétation de l'esker et de son exploitation et d'un parc consacrée à l'eau pour en assurer la mise en valeur et la protection. L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, enfin, annonçait en début de semaine un programme d'étude de 2 M$ sur le phénomène des eskers et les conditions de leur exploitation. La construction d'une usine à St-Matthieu avait été annoncée, le 2 février 2001, par le premier ministre Lucien Bouchard, dans le cadre d'une mission économique du Québec en Europe. Le tandem Parmalat-Eaux Vives Harricana prévoit des revenus de 38 millions $ et des ventes de cinq millions de caisses de bouteilles d'eau pour la première année d'activités de l'usine.

« « « Retour


Accueil - Club - Amos - Esker - International - Globe Trotter - Liens - Plan du site



Site optimisé 800 X 600
Copyright 2003 ©, Club Rotary d'Amos